Hasard du calendrier, la France du floorball va pouvoir vibrer pendant 10 jours, du 24 janvier au 3 février, en suivant les Qualifications aux Championnats du monde de deux de ses sélections : l’Equipe de France U19 hommes et l’Equipe de France femmes. Les deux sélectionneurs Nicolas Lévrier et Josselin Debraux font le point sur ces compétitions avant de partir pour l’Autriche et l’Italie.

LES MATCHS

Tournoi de qualifications pour les Championnats du monde U19 hommes – à Salzbourg (Autriche), du 24 au 28 janvier 2023

• 24/01 à 11h45 : Autriche – France
• 25/01 à 14h30 : France – Norvège
• 26/01 à 9h : Pays-Bas – France
• 27/01 à 14h30 : France – Belgique
• 28/01 à 14h30 : Grande-Bretagne – Belgique
  
  Les deux premières équipes au classement dans cette poule de six seront qualifiées pour la phase finale des Championnats du monde 2023.

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La liste des 20 Bleus

Tournoi de qualifications pour les Championnats du monde femmes – à Lignano Sabbiadoro (Italie), du 31 janvier au 04 février 2023

• 31/01 à 19h : France – Italie
• 01/02 à 16h : Hongrie – France
• 02/02 à 13h : France – Pologne
• 03/02 à 10h : République-Tchèque – France
  
  Les trois premières équipes au classement dans cette poule de cinq seront qualifiées pour la phase finale des Championnats du monde 2023.

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L’INTERVIEW CROISÉE

Nicolas, Josselin, vous êtes deux joueurs bien connus dans le floorball français avec de nombreuses saisons passées au Lyon floorball club et à IFK Paris. Mais depuis quand êtes-vous sélectionneurs nationaux ?

Nicolas Lévrier (U19 hommes) : Je suis head-coach des U19 depuis juin 2015. J’ai mis en place la sélection avec le soutien de la FFFL. Le premier staff a créé ce projet de 0 avec un premier rassemblement à Sevrier.


Josselin Debraux (équipe de France femmes) : Avec mon staff on a débuté le coaching de l’équipe fin 2019. Coacher les Bleues est une opportunité qui ne se refuse pas !

Pouvez-vous nous expliquer ce que représente la participation d’une équipe de France au tournoi de Qualifications aux Championnats du monde ?

Josselin  : C’est l’aboutissement d’un cycle de travail, l’opportunité unique d’écrire l’histoire du floorball français, car jamais une équipe nationale française ne s’est qualifiée pour une phase finale. J’avoue que depuis plusieurs semaines j’ai du mal à dormir. Ce serait un tournant de réussir à se qualifier. On aura tous le sentiment d’avoir réussi quelque chose. Si on échoue, ce sera une déception difficile à digérer.

Nicolas  : Ce sera, à Salzbourg, mon troisième tournoi de Qualifications sur le banc des U19 après l’Italie en 2016 et la Russie en 2018. Cela représente l’aboutissement d’un cycle de 2 ans. C’est très important pour ces jeunes car à chaque compétition une génération est concernée, puis ils ne peuvent plus jouer en U19 et rejoignent l’équipe de France adultes si tout se passe bien. C’est un aboutissement pour le staff, mais surtout pour les joueurs et leurs familles. C’est l’objectif final, sans seconde chance et cela représente l’opportunité de jouer une compétition internationale, en sachant que ces jeunes joueurs ne savent pas s’ils pourront porter le maillot français avec les adultes.

Et ces dernières années ont été très compliquées pour la sélection U19, avec une série d’annulations et de reports de compétitions difficiles à vivre pour cette génération. Peux-tu nous raconter ?

Nicolas  : En effet, les dernières années ont été compliquées pour tous les événements sportifs avec le COVID. Il y a eu des reports et des annulations. Et le fait de faire partie du 2e échelon international chez les U19 a renforcé ces difficultés, car la désorganisation du calendrier IFF a rendu difficile la recherche de nouveaux organisateurs et de nouvelles dates de compétition. C’était très difficile à vivre car il y a eu beaucoup d’incertitudes et des échéances sont tombées à l’eau au dernier moment. Pour un jeune qui s’investit énormément avec un objectif de fin et une âge butoir (19 ans), l’annulation est un coup terrible. Et c’est beaucoup de stress aussi pour le staff et les familles.

Comment va se dérouler cette semaine de Qualifications et quels en sont les enjeux pour nos équipes de France ?

Nicolas  : C’est une semaine très spéciale à vivre ! On est extrêmement heureux d’y être. La compétition devait avoir lieu fin août 2022 donc nous avons dû revoir toute la préparation. On passe 7 jours en Autriche, avec 5 matchs qui s’enchainent. C’est une semaine très dense d’un point de vue sportif, et c’est une bonne chose. Cela récompense l’investissement de ces 20 jeunes. On joue d’entrée l’Autriche, pays organisateur, puis le favori de la poule à savoir la Norvège, et ensuite 3 équipes au niveau proche du nôtre : les Pays-Bas, la Belgique et la Grande-Bretagne. Les 2 premiers de la poule sont qualifiés pour la phase finale des Championnats du monde. Clairement, la Norvège semble intouchable. L’Autriche est la grande inconnue pour nous car on les voit peu évoluer. On connait bien les autres équipes, on a battu récemment les Pays-Bas et la Belgique à l’International de France en octobre dernier.

Josselin : On va jouer quatre matchs au bord de la mer près de Venise en Italie. Les Bleues sont dans un groupe de cinq avec trois places qualificatives, donc autant dire que c’est la chance de notre vie ! La République Tchèque et la Pologne sont deux équipes intouchables pour nous. L’Italie et la Hongrie sont des adversaires davantage à notre portée. Ce sont deux équipes mieux classées que nous au niveau international mais que l’on peut espérer battre, ce qui nous permettrait de nous qualifier.

Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ?

Josselin  : L’objectif est clair, c’est la qualification ! On veut bien sûr faire du mieux possible, mais ça fait trop longtemps que la France doit faire mieux et réussir un exploit. On a cette opportunité cette année, toute l’équipe en est bien consciente.

Nicolas : Les objectifs sont partagés entre le staff et les joueurs. J’apprécie de manager de manière partagée en fixant des objectifs atteignables. On veut tout faire pour jouer cette deuxième place. Le fait d’avoir battu deux équipes de cette poule nous donne un horizon, au moins partiellement. Ce serait un exploit, mais tout ce que l’on fait depuis un an tend vers cet objectif. Les joueurs acceptent les exigences car ils sont conscients de cet objectif.

Parlez-nous un peu de vos équipes et de leurs caractéristiques.

Josselin  : Elles ont un état d’esprit incroyable. Les vingt joueuses sélectionnées jouent principalement en France, mais aussi en Suisse et en Allemagne. Elles ont envie de se retrouver, et c’est la clé. Je rappelle que les joueurs et joueuses des équipes de France paient leurs déplacements et leurs frais. Elles font des sacrifices de temps et d’argent, il y a de la préparation physique, c’est beaucoup d’engagement, donc le staff veut que les joueuses aient envie de se retrouver. Après près de trois ans de travail, je vois un groupe qui a envie de gagner et aussi de passer du temps ensemble. La qualité de cette équipe, c’est sa capacité à ne rien lâcher. On a renversé des situations en matchs internationaux, au tournoi d’Amsterdam que l’on a remporté. C’est une force qui va nous servir en Italie.

Nicolas  : Je suis sélectionneur depuis 2015, et je dirais que c’est la sélection la plus homogène depuis le début. C’est une équipe qui est collectivement de bon niveau. Mentalement et physiquement il y a une excellente cohésion. Nos trois lignes sont capables de briller et de faire gagner l’équipe et c’est ce que tout coach rêve d’avoir. On a quelques joueurs très talentueux et qui se mettent au service du collectif. On communique énormément au sein de l’équipe et je les sens bien ! On se regroupe volontairement deux jours à Lyon avant de partir en Autriche, ils ont besoin de se souder, d’avoir un sas avant la compétition pour poser le cadre. Ils sont déterminés et en mission !

Nicolas, as-tu un mot pour l’équipe de France féminine et son staff ?

Nicolas  : Josselin et Arthur Saunier, qui est kiné avec les U19, sont dans le staff de cette belle équipe qui jouera quelques jours après nous. Ce sont deux amis. Josselin est la première personne que j’ai connu dans le floorball et Arthur m’accompagne depuis 2015 avec cette sélection. Je leur souhaite de tout donner, de profiter à fond après avoir énormément investi dans ce projet. Faites le maximum les filles ! Si elles se qualifient, ce sera mérité pour les joueuses et leur staff. Une pensée pour Arthur qui va enchainer les deux semaines de qualifications ! Il aura bien mérité son tour du monde juste après !

Josselin, que souhaites-tu dire aux U19 et à leur sélectionneur ?


Josselin  : Cette équipe arrive à maturité. Le staff est très bien préparé, les résultats sont très bons. Je les ai vu à l’International de France aux Ponts-de-Cé et c’était impressionnant. Ils ont une poule difficile mais cette équipe peut avoir l’ambition de se qualifier. Leurs victoires nous donneront de la force. Faisons de 2023 une année inoubliable pour la France du floorball ! Et un mot particulier pour Nicolas. S’il n’avait pas posté un message à l’université de Lyon il y a bien longtemps, je serai passé à côté du floorball. Je lui dois tout ! Merci à lui, je suivrai son équipe avec ferveur en repensant à tous les bons moments qu’on a partagé depuis quinze ans. Je suis fier de notre parcours et j’espère qu’on va réussir à rendre nos équipes de France plus compétitives. En tout cas, je mise une pièce sur la qualification de cette équipe de France U19 !

Et pour l’avenir de l’équipe de France femmes, que souhaites-tu dire aux jeunes Françaises qui font du floorball ?

Josselin  : Le floorball féminin se développe, les clubs font de plus en plus d’efforts pour accueillir et faire progresser les filles. A force de travail, vous avez la possibilité d’accéder à l’équipe de France, notamment maintenant avec la création récente de l’équipe de France U19 femmes. C’est une très belle raison de croire en l’avenir du floorball féminin français.

Merci messieurs, et bonne chance aux équipes de France !